Redéfinir la prospérité : créer un meilleur avenir pour le Canada
Sasha Krstic : La définition même de la prospérité personnelle semble évoluer. Une étude récente de Mastercard révèle que 49 % des Canadiens considèrent désormais la santé et le bien-être comme le facteur le plus important pour la prospérité, suivis de 46 % qui affirment que la stabilité financière ou la liberté économique sont essentielles. Cependant, lorsque nous examinons la prospérité d’un point de vue macroéconomique, ce n’est un secret pour personne que l’économie canadienne continue de faire face à une productivité stagnante et à une production économique en baisse, ce qui se traduit par une économie relativement faible. Comment décririez-vous l’état de prospérité au Canada aujourd’hui, que ce soit au niveau individuel ou au niveau macro?
Anne McLellan : Tout ce que nous faisons avec la Coalition est basé sur un tableau de bord de 21 indicateurs. L’un de nos principaux indicateurs est l’évaluation de l’indice de prospérité chaque année pour voir comment le Canada se situe par rapport aux autres pays. En 2023, nous étions classés 13e au niveau mondial–13e sur 167 pays–ce qui nous place devant les États-Unis et juste derrière le Royaume-Uni. Bien que la 13e place semble tout à fait honorable, ce classement nous rappelle que la prospérité ne se résume pas seulement au PIB et à la productivité. Notre tableau de bord reflète cela en incluant des facteurs comme l’inclusion, la durabilité, le bien-être et une éducation de qualité. Bien que le fait d’être au sommet de l’échelle soit positif, Lisa et moi craignons que nous risquions de régresser davantage si nous ne parvenons pas à augmenter ces chiffres du PIB et de la productivité. Sans croissance dans ces domaines, nous n’aurons pas les moyens de soutenir d’autres aspects de la prospérité, comme une éducation et des soins de santé de qualité.
« Si nous ne commençons pas à planifier les 20, 30 ou 40 prochaines années dès maintenant, ce ne sont pas seulement des occasions manquées, mais aussi la dégradation de ce que nous avons aujourd’hui. »
Lisa Raitt, coprésidente, Coalition pour un avenir meilleur
Lisa Raitt : Si je devais décrire l’état de prospérité du Canada, je dirais qu’il est fragile. Je crains que nous ne générions pas suffisamment de croissance économique pour maintenir les services et les avantages sociaux sur lesquels nous comptons tous – et sur lesquels nos enfants compteront à l’avenir. Si nous ne commençons pas à planifier les 20, 30 ou 40 prochaines années dès maintenant, ce ne sont pas seulement des occasions manquées, mais aussi la dégradation de ce que nous avons aujourd’hui. Notre tableau de bord révèle cette fragilité, qui indique un déclin de la prospérité dans notre pays.
Anne McLellan : Si vous regardez la population canadienne, Lisa et moi nous concentrons sur les jeunes. Je pense que si vous discutez avec les jeunes, ils craignent vraiment ce que sera leur prospérité future et leur qualité de vie, celle de leur famille et de leur communauté, que ce soit en termes de durabilité, d’emplois de qualité ou de bonne santé publique. Et je pense que c’est l’une de nos préoccupations : nous avons besoin que nos jeunes soient enthousiastes, optimistes quant à l’avenir et qu’ils disent : « Je vais prendre des risques ! »
« Si vous discutez avec les jeunes, ils craignent vraiment ce que sera leur prospérité future et leur qualité de vie, celle de leur famille et de leur communauté, que ce soit. »
Anne McLellan, coprésidente, Coalition pour un avenir meilleur